Le colloque ICMI 2012, conférence internationale sur l’entretien motivationnel, a été précédé d’une journée consacrée à trois ateliers (pre-conference workshop) qui se déroulaient en parallèle et qui portaient sur la conduite de la recherche en EM (Pr William Miller et Jim McCambridge), sur la question de la fidélité du traitement et de la recherche sur l’EM (Terri Moyers) ainsi que sur l’EM en soins de santé (Valter Spiller et Stefania Venuti). Voici un résumé de l’atelier portant sur la recherche en EM, basé sur l’immense expérience des Professeurs Miller et McCambridge.

L'EM vu comme une danseAvec plus de 1200 publications et de 200 essais cliniques publiés à ce jour, la recherche en EM gagne en maturité. Cet atelier collaboratif était destiné aux chercheurs intéressés par la recherche en EM. L’atelier a débuté par une présentation des animateurs et des participants, ainsi que leurs travaux de recherche et intérêts en EM et des questions et difficultés relatives à la recherche en EM.

Les sujets qui ont été abordés lors de cet atelier portaient sur la recherche qualitative et quantitative en EM à travers des études expérimentales et quasi-expérimentales, s’intéressant à la fois aux processus et aux résultats thérapeutiques, la technique et la relation thérapeutique, la fidélité et la flexibilité, la validité interne et externe, ainsi que de nouvelles directions et des pièges à éviter.

Trois questions fondamentales concernant la recherche ont été abordées à la lumière des travaux de recherche existant déjà sur l’EM, à savoir les trois composantes de la « danse » en EM : les « danseurs » (participants), le contexte et la danse elle-même. En effet, le processus thérapeutique engendré par l’EM a été comparé à juste titre à une danse où, au lieu de s’opposer l’un à l’autre, les partenaires s’emploient à bouger ensemble harmonieusement. Chacun a son rôle propre, complémentaire à celui des autres.

Ainsi, concernant les caractéristiques des participants, il est important de distinguer plusieurs cas de figure : les clients qui sont à la recherche d’une aide par rapport à ceux qui sont en obligation de soins, ceux qui consultent pour une première fois ou bien ceux qui sont résistants au changement (et ont consulté plusieurs fois sans succès), un problème unique par rapport à la présence de comorbidités, la tranche d’âge etc. Des questions concernant la taille de l’échantillon et les caractéristiques des clients qui ont un impact sur les résultats de la thérapie ont également été abordées.

Sur la question des thérapeutes/ intervenants en EM, plusieurs points importants ont été relevés, tels que le type d’intervenant, son parcours professionnel, sa formation et expérience en EM, l’affectation aux conditions expérimentales, ainsi que les effets « thérapeute », qui ont parfois tendance à être plus importants que les effets du traitement lui-même.

Le contexte de la recherche en l’EM, à savoir la question du groupe de contrôle ou de comparaison, la distribution des patients dans les groupes et la distribution des patients aux thérapeutes ont également été abordés.

Enfin, la question de la danse elle-même, à savoir EM « Pur » vs hybride, l’utilisation d’un manuel, la fidélité du traitement, l’intensité « Dose » de l’EM (durée de la ou des séances, nombre de séances) ont suscité un grand intérêt.

Les participants de cet atelier ont eu la possibilité d’interagir avec les autres et de partager leurs expériences de recherche en EM et de leurs travaux à tout état d’avancement. Des discussion approfondies et consultations de recherche ont été également proposées par les animateurs de cet atelier, qui a été très formateur et enrichissant.

Antonia Csillik